Le site de Paris |
Le relief de Paris ^ La carte avec les voies actuelles cliquez ici | Le site de Paris se présente comme un vaste amphithéâtre formé, au nord, par les hauteurs de Chaillot (65-70 m), Montmartre et Belleville (128 m) qui dominent une plaine marécageuse à l'altitude de 30 à 34 m entre la Seine et un ancien bras du fleuve qui longeait le bas des collines (1). Sur la rive gauche, le plateau descend vers le nord en pente douce avec une pente plus accentuée entre la Montagne Sainte-Geneviève et la Seine. Ce plateau est échancré par la Bièvre (rivière des Castors?). La traversée du fleuve est facilitée par la présence d'une île et de monceaux insubmersibles : Saint-Gervais - Saint-Jacques et Saint Germain-l'Auxerrois au nord, Saint-Séverin au sud. |
Au fil de l'histoire, d'importants travaux de drainage et de terrassement ont permis d'assainir la partie marécageuse pour la mettre en cultures avant qu'elle ne s'urbanise et pour mettre la ville à l'abri des inondations courantes ou pour adoucir les pentes : 6 à 8 mètres de remblais ont ainsi été rajoutés sur les îles de la Cité et Saint-Louis alors que la butte de l'Etoile a été arasée de 5 m.
Les îles, les affluentsOutre l’île de la Cité, la plus vaste, qui était sous les Romains plus petite qu’aujourd’hui, 8 à 10 ha au lieu de 17, le fleuve comportait trois îles et quelques îlots en aval de la Cité. L’île Saint-Louis, coupée en deux par un canal au XIIIe siècle en cohérence avec la construction de l’enceinte de Philippe Auguste, s’appelait alors Notre-Dame ; déserte, elle servait de pâturage et n’était fréquentée que par des lavandières et des pêcheurs. Elle est bâtie au XVIIe s. En amont, l’île Louviers occupait l’espace entre le boulevard Morland et la Seine. Elle est utilisée comme dépôt de bois avant d’être rattachée à la rive droite en 1843. En aval, entre la Seine et la rue de l’Université, l’île Maquerelle, étroite et très allongée, servait au « déchirage » des bateaux qui alimentaient la ville depuis l’amont et ne pouvaient remonter le courant. Les affluents de la Seine ont tous disparu dans la capitale. La Bièvre a sa source dans les Yvelines, au sud de Versailles. Dans Paris, elle se divise en plusieurs bras, alimente des étangs avant de se jeter dans la Seine. Au XIIe s., les moines de Saint-Victor détournent son cours pour alimenter des moulins. A partir du XIVe s. les tanneurs et les teinturiers utilisent son eau. Très fortement polluée, elle est couverte par étapes au XIXe s. Par ailleurs, deux rus descendaient des pentes de Belleville et de Ménilmontant, Le ru de Ménilmontant alimente le Grand Egout. Le sous-sol |
Les carrières de calcaire situées rive gauche et sur la colline de Chaillot fournissent pierre de taille et moellons pour la construction. Elles représentent plus de 850 hectares soit 1/10e de la superficie de la ville. Certaines servent d’ossuaires lors de la suppression des cimetières intra-muros à la fin du XVIIIe, toutes sont remblayées et consolidées au XIXe et au début du XXe siècle.
Plâtrières à Clignancourt ^ < Le four à plâtre Th. Géricault. Louvre |
Voies et chemins
L’axe rues Saint-Maur – Léon Frot et des Boulets relie les deux abbayes de Saint-Maur et de Saint-Denis en évitant la zone marécageuse. Ces voies "naturelles", par opposition aux voies de lotissement et aux voies stratégiques (issues des enceintes successives) ou de prestiges (destinées à mettre en valeur un monument ou l'entrée de la ville - cf. la fabrique de la ville), constituent la trame du développement de la ville sur laquelle les autres voies se sont greffées. La carte ci-contre montre comment ce réseau a tenu compte des contraintes naturelles (pentes, zones inondables). Voies anciennes et chemins ruraux > |