Paris en 1790 |
- Mur des Fermiers Généraux (1785-1792) : 3 370 hectares; 600 000 habitants
- 1700-1725 Construction de nombreux hôtels faubourg Saint-Germain
- 1708-1709 Hiver glacial, la Seine gèle, on peut la traverser à pieds
- 1718 Hôtel d’Evreux (palais de l’Elysée), constructions d’hôtels faubourg Saint-Honoré
- 1720 Hôtel Matignon, rue de Varenne
- 1724 Prolongation des Champs-Elysées jusqu’à l’Etoile
- 1746 Hôpital des Enfants Trouvés, parvis de Notre-Dame (G. Boffrand)
- 1751-1780 Ecole Militaire, aménagement du Champ-de-Mars
- 1753-1772 Place Louis XV (place de la Concorde)
- 1758-1790 Reconstruction de l’église Sainte-Geneviève (le Panthéon)
- 1770 Prolongation de l’axe des Champs-Elysées de l’Etoile à la Seine
- 1770-1790 Urbanisation de la Chaussée d’Antin
- 1773 Lotissement du quartier de l’Odéon (théâtre inauguré en 1782)
- 1777 Hôtel des Monnaies
- 1780 Lotissement de l’hôtel de Choiseul
- 1783 Réglementation sur les alignements, la largeur des voies et la hauteur des bâtiments
- 1785-1790 Enceinte des Fermiers Généraux
Cartes détaillées
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Le Paris du XVIIIe siècle poursuit les grandes tendances en place au siècle précédent.
Tout d’abord l’ouverture de la ville sur la campagne environnante et le développement des faubourgs. Malgré les efforts du pouvoir pour limiter l’extension de la ville (bornage et interdiction de construire au-delà) les faubourgs rejoignent les villages de Vaugirard, de Chaillot, de La Chapelle, de La Villette, le bas de la butte Montmartre. Le faubourg Saint-Antoine s’étend sur un vaste espace en éventail depuis la porte Saint-Antoine jusqu’au Petit Charonne et à Bercy, cependant que les berges de Seine, de Passy à Chaillot et, en amont, à Bercy, se couvrent de parcs et de « folies ».
Ensuite l’extension irrésistible vers l’ouest : au sud, le faubourg Saint-Germain devient le quartier aristocratique par excellence alors que le Marais se marginalise ; au nord de la Seine le faubourg Saint-Honoré dépasse la Ville-l’Evêque et atteint le Roule. Les terrains maraîchers s’urbanisent entre les boulevards et le grand égout et même bien au-delà vers les Porcherons et le faubourg Montmartre.
Cette extension spatiale traduit la croissance régulière de la population qui passe de 420 000 habitants en 1700 à 600 000 à la veille de la Révolution.
Enfin, dernière caractéristique importante, les quartiers du centre, très denses, n’évoluent qu’à la marge, par renouvellement sur place du bâti ou lotissement de quelques grandes propriétés : quartier de l’Odéon sur l’hôtel de Condé, couvent de Sainte-Catherine du Val-des-Ecoliers, jardins du Palais Royal par le duc d’Orléans à la veille de la Révolution (Comédie Française), hôtel de Choiseul (Opéra-Comique). En dehors de ces opérations ponctuelles aucune voie nouvelle importante n’est percée. Le pouvoir, royal ou municipal, ne dispose ni des moyens financiers ni des moyens juridiques (expropriation) permettant de mener des opérations d’envergure. Ce sont des particuliers, financiers, spéculateurs et souvent des architectes (Boffrand, Robert de Cotte, Brongniart, Boullée…) qui achètent des terrains et les lotissent en périphérie de la ville ancienne qui gardera jusqu’à Rambuteau et Haussmann son réseau viaire médiéval.
Deux grandes opérations marquent le règne de Louis XV :
La place Louis XV (place de la Concorde), à l’initiative de la ville qui souhaite créer une place royale autour d’une statue du roi. Deux concours d’architecture seront nécessaires afin de choisir le site et le projet définitif de Gabriel en 1755 ; sous Louis XVI un nouveau pont sera construit par Perronet face à l’hôtel de Bourbon.
L’Ecole Militaire et l’aménagement du Champ de Mars 1750 – 1770), à l’initiative de Mme de Pompadour et du fermier général Pâris-Duverney.
On peut ajouter à ces deux projets la reconstruction de l’église Sainte-Geneviève (le Panthéon) manifeste de l’architecture néo-classique.
Tout au long du siècle, le pouvoir s'efforce d'améliorer l'hygiène et la sécurité dans la ville : approvisionnement en eau (fontaines, "pompes à feu" de Chaillot et du Gros-Caillou), éclairage des rues, démolition des maisons sur les ponts, suppression des cimetières médiévaux insérés dans le tissu urbain, construction de marchés, numérotation des maisons (1779). En 1783, une largeur minimum des rues est définie (30 pieds soit 9,72 m) et une règle de « prospect » réglant la hauteur des immeubles sur la largeur des rues est imposée. Dans la seconde moitié du siècle se développe une réflexion sur la ville, ses manques et ses défauts, et sur les projets d’embellissement nécessaires. C’est le cas notamment de Voltaire (Les embellissements de Paris, 1749), de Quatremère de Quincy, de Pierre Patte (Monuments à la gloire de Louis XV, 1769), de Pierre-Louis Moreau, architecte en chef de la ville et de Sébastien Mercier. | |
Voir aussi
La Seine, les ponts et les ports de Paris. Les Halles, le bourg Saint-Marcel, le faubourg Saint-Laurent, le quartier Richelieu, le Gros-Caillou, Belleville et Charonne, Vaugirard
Liens externes
Plan de Roussel 1730
Plan de Turgot par Louis Bretez 1739
Sources
Gaxotte (Pierre) Paris au dix-huitième siècle. Paris: Arthaud, 1968. 2d éd., 1982.
Garrioch (David) La fabrique du Paris révolutionnaire. Paris La Découverte. 2013
Illustration : Enceinte des fermiers généraux, Paris - Barrière Saint-Martin / de La Villette