Règlements d'urbanisme et de construction


Contrôler et règlementer les constructions de façon à éviter les extensions anarchiques, à améliorer la circulation dans la ville, faciliter son approvisionnement et assurer sa sécurité sont des préoccupations anciennes qui se formalisent à partir du XVIe siècle.


Limiter l'extension de Paris

Depuis la révolte des Parisiens menée par Etienne Marcel au XIVe siècle, les rois, soucieux d’ordre et de sécurité, ont tenté, sans grand succès, de limiter la croissance de Paris. En 1548, Henri II fixe des limites au-delà desquelles il est interdit de bâtir. En 1627, Louis XIII renouvelle ces défenses et, en 1638, deux arrêts du Conseil d’Etat prescrivent la pose de 31 bornes jalonnant les limites de la ville. Ces interdictions ne sont pas respectées et, la ville étant devenue « trop grande, trop peuplée et trop puissante » (Sauval), Louis XIV établit de nouvelles limites en 1674 marquées par 35 bornes. Ces limites, très larges, incluent de vastes étendues rurales. 
En 1724, un nouveau bornage est réalisé, très nettement plus restreint que le précédent ; il autorise néanmoins certaines constructions le long des voies des faubourgs mais interdit toute rue nouvelle dans ces faubourgs. De nouveaux textes, en 1726 et 1728, précisent ces interdictions ; afin de contrôler les constructions des plans sont levés et les maisons numérotées. Jusqu’à la construction de l’enceinte des Fermiers Généraux (achevé en 1790), des dérogations doivent être accordées pour tenir compte de la dynamique de la ville, en particulier pour pouvoir bâtir au faubourg Saint-Honoré.

Les limites d'interdiction de bâtir aux XVIIe et XVIIIe siècles >

 

Alignements et élargissements

Les premiers règlements concernant l’alignement des constructions sur rue datent du XVIe s. mais ne sont que rarement appliqués et, au début du XIXe siècle, la voirie du centre de Paris n’a pas changé depuis le Moyen Age. Afin d’élargir ou de redresser les voies étroites ou tortueuses, en 1807, une loi impose que chaque commune se dote d’un plan d’alignement fixant les retraits à opérer en cas de démolition et de reconstruction. Les bâtiments frappés d’alignement ne peuvent faire l’objet de travaux confortatifs. 

Les retraits d’alignement rue Saint-Denis et rue Quincampoix. APUR/ALPAGE 

 
De cette façon, l’administration espère pouvoir améliorer sensiblement et à moindre coût la salubrité de la ville. En réalité, ses effets sont très lents et entraînent des ruptures d’alignements disgracieux ; cette procédure est vite critiquée mais l’alignement restera néanmoins dans les documents d’urbanisme parisiens jusqu’à une époque très récente.  



Règlements de construction

Ce n’est qu’avec Henri IV, soucieux de moderniser sa capitale, qu’apparaissent les premières règlementations des constructions. Il nomme Sully grand voyer et, en 1607, prend un édit qui, outre l’alignement, règlemente les saillies et encorbellements sur rue et prévoit un contrôle des constructions. En 1667, un an après le grand incendie de Londres, une ordonnance impose aux propriétaires d’enduire les façades de plâtre, interdit les pignons sur rue et limite la hauteur des façades à huit toises (15,60 m) laissant la liberté d’établir des étages mansardés au-delà.

Les ordonnances de 1783 et 1784 fixent une largeur minimale pour les voies nouvelles de 30 pieds soit 9,75 m et une hauteur plafond des constructions en fonction de la largeur de la voie, « le prospect ». Sous le Second Empire, un décret de 1859 reprend ces règles de prospect, désormais indiquées en mètres, et édicte des règles de hauteur pour les façades sur cours.

Schémas des règlements de 1784, 1884 et 1902 >

On permet toutefois une hauteur de façade de 20 m dans les rues de même largeur, à condition de ne pas dépasser cinq étages, entresol compris. Le règlement de 1884 prévoit l’inscription du comble dans un arc de cercle.

Approuvé en 1902, un nouveau règlement élaboré par l’architecte voyer Louis Bonnet prend acte d’éléments d’architectures de style 1900. Outre les bow-windows, autorisés en 1893, il s’agit de permettre un traitement plus varié des toitures et d’ajouter au moins deux niveaux de combles en portant la hauteur maximale des immeubles de 22,40 m à 28,00 m pour une voie de 12 m et à 30 - 32 m pour une voie de 20 m. La généralisation des ascenseurs permet alors d’augmenter le nombre d’étages tout en maintenant une hauteur de façade de 18 m qui garantit un raccordement satisfaisant avec les constructions voisines.


Voir aussi 


Liens externes


Sources