Les cartes et plans anciens de Paris

Etudes et présentations des cartes et plans anciens de Paris :

Le Moël (Michel), Paris à vol d'oiseau, délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1995.

Picon (Antoine), Le dessus des cartes, un atlas parisien, éd. Pavillon de l'Arsenal - Picard, 1999.

Pinon (Pierre), Les plans de Paris, Paris 2004.

Boutier (Jean), Les plans de Paris. BNF, 2007.

Plus particulièrement sur le plan Vasserot : Noizet (Hélène), Bove (Boris), Costa (Laurent) dir., Paris de parcelles en pixels, Paris, PUV, 2013.


LES PLANS DE PARIS

Les premiers plans de Paris datent du milieu du XVIe siècle. Jusqu’au cadastre de Napoléon prescrit en 1807 et à l’Atlas des Travaux de Paris publié par Alphand pour l’exposition universelle de 1889, bilan des travaux d’Haussmann, puis au cadastre de 1900, les plans vont se succéder. Ils forment un ensemble hétérogène de documents significatifs à la fois d’une vision de la ville caractéristique de chaque l’époque, de l’évolution des techniques de représentation et de la finalité du plan : du plan « portrait » au plan topographique et au plan projet.

Les plans « portrait »

Au XVIe siècle et dans la première moitié du XVIIe siècle, les plans de Paris présentent des vues cavalières, des « portraits de ville ». La Seine est disposée verticalement et la vue est prise de l’ouest vers l’est. La forme de la ville tend vers un cercle, forme considérée comme parfaite, caractéristique de la capitale d’un grand royaume ; elle implique certaines déformations.

Le premier plan, élaboré sous François Ier, date des années 1520 – 1530. Grand plan manuscrit de 4 m x 6 m, il a disparu mais a servi de base pour les plans suivants, plus ou moins précisés et mis à jour au moment de leur publication. Il a semble-t-il été copié en 1535 : c’est le plan dit de la Gouache qui a brûlé en 1871 lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville mais qui a été photographié avant sa destruction par Adolphe Berty. Le plan de la Tapisserie est une autre copie du plan originel, tissée vers 1570 pour le cardinal de Bourbon ; racheté par Turgot en 17137 pour l’Hôtel de Ville il disparait à la Révolution. Jusqu’au début du XVIIe siècle, tous les plans dérivent de ce plan originel : plan de Saint-Victor, plan de Truschet et Hoyaux, plan de Braun et Hogenberg, plan de Belleforest.

Une seconde génération de « plans portrait » apparaît sous Henri IV avec Quesnel, Vassalieu et Mérian. Le plan Turgot, en 1739, se rattache à cette famille.

Les plans topographiques

Les plans topographiques qui visent à une représentation plus exacte de la ville fondée sur des mesures de plus en plus précises et une représentation géométrique naissent au milieu du XVIIe siècle (plan de Gomboust-1652) et se perfectionnent au XVIIIe (du plan de Delisle au plan Verniquet). Au cours du XVIIIe siècle l’orientation des plans change, le nord s’impose, et la représentation des principaux bâtiments en perspective (ou en axonométrie) est parfois abandonnée – elle perdurera toutefois sur de nombreux plans destinés au grand public au XIXe siècle.

Issu de levés systématiques des rues et d’opérations trigonométriques complexes, le plan d’Edme Verniquet (1790) est le premier plan exact de Paris. Les plans cadastraux (cadastre napoléonien, 1807, cadastre de 1900) se rattachent à cette famille.

Les plans projets

Souvent œuvres d’architectes, ils montrent soit les projets arrêtés (plan de Bullet et Blondel, 1676) soit une vision des améliorations urbaines possibles ou à réaliser (plan de Charles de Wailly -1789, plan d’ensemble des travaux de Paris-1868). A cette famille se rattachent les plans techniques, œuvres d’ingénieurs : plans des réseaux, des carrières, plans archéologiques, plan de la crue de la Seine en 1740…

 

Ce sont là les trois familles de plans qui permettent de reconstituer l’évolution de la ville. D’autres types de plans naissent au fil du temps : plans des divisions administratives (Plan des paroisses de Paris en 1786 de J. Junié), plans routiers, celui de Lattré est mis à jour tous les deux ans de 1768 à 1788. Les plans destinés aux voyageurs apparaissent à la fin du XVIIe siècle, le plan de Nicolas de Fer comporte ainsi une table des principaux bâtiments avec renvois sur la carte. Au siècle suivant, ils s’insèrent dans les premiers guides de Paris.