L'Exposition universelle de 1900


L'Exposition universelle de 1900 est la cinquième exposition universelle organisée à Paris après celles de 1855, 1867,1878, et 1889. 

L’idée d’exposition internationale vient d’Angleterre où la première s’est tenue à Londres en 1851. A Paris, depuis le début du siècle, des expositions des produits de l’industrie se tenaient dans la cour Carrée du Louvre. 

La première exposition universelle se tient sur les Champs-Elysées et sur le Cours-la-Reine en 1855. On y édifie le Palais de l’Industrie, bâtiment de 252 mètres de long sur 108 de large. Elle accueille plus de 5 millions de visiteurs.

Le Palais de l'Industrie


La deuxième, en 1867, est située sur le Champ de Mars, dans un immense bâtiment ovale de 480 mètres sur 386 mètres. Trente pays étrangers sont représentés. Elle reçoit près de 7 millions de visiteurs dont nombre de souverains, et marque l’apogée du Second Empire. Comme la précédente, elle n’a pas laissé de traces dans Paris.

 

Celle de 1878 veut montrer que la France, naguère vaincue, s’est relevée. Outre le Champ de Mars, elle occupe la colline de Chaillot où Gabriel Davioud édifie le Palais du Trocadéro de style mauresque qui dispose d’une salle de spectacle de 5 000 places. Plus de 16 millions de personnes visitent l’exposition. Le Palais du Trocadéro sera démoli et reconstruit pour l’exposition de 1937 (Palais de Chaillot).

Onze ans plus tard, l’exposition de 1889 pour le centenaire de la Révolution s’étend également sur le quai d’Orsay et l’esplanade des Invalides. L’ensemble des sites était relié par un petit train Decauville. On lui doit la tour Eiffel ainsi qu’une galerie des machines, chef-d’œuvre de l’architecture métallique (1), construite devant l’Ecole Militaire. Une grande roue s’élevait à l’emplacement actuel du Village suisse. Elle reçoit 32,3 millions de visiteurs


(1) Elle servira pour l’exposition de 1900 et sera démolie en 1909.



L’exposition universelle de 1900

L’exposition universelle de 1900 se veut plus ambitieuse que les précédentes ; "bilan d’un siècle", elle inaugure aussi le nouveau siècle. Elle a surtout laissé dans Paris des traces importantes.

Elle s’ouvre le 14 avril 1900, inaugurée par le président de la République Émile Loubet, et ferme ses portes le 12 novembre, après avoir reçu plus de 50 millions de visiteurs et accueilli 83 047 exposants, dont 38 253 français.

 

Vue panoramique de l’exposition de 1900Bibliothèque du Congrès. Wikipedia.

Elle s’étend sur 120 hectares (1) et ajoute aux sites de l’exposition de 1889 celui du palais de l’Industrie sur les Champs-Elysées et les quais de la rive droite, de la Concorde au Trocadéro. L’idée majeure est la création d’un axe monumental des Champs-Elysées aux Invalides par le pont Alexandre III. Le Palais de l’Industrie est remplacé par le Grand et le Petit Palais. Le Grand Palais est caractéristique du « style Beaux-Arts » ; la structure métallique et la grande verrière sont enrobées d’un habillage de pierre et enrichies d’un décor éclectique.


(1)Sans compter l’annexe du bois de Vincennes (agriculture, automobiles, aérostation, chemin de fer et espaces sportifs).


L’exposition a vu l’ouverture de la première ligne du métropolitain, (Porte de Vincennes - Porte Maillot) inaugurée le 19 juillet 1900 (les entrées de stations sont conçues par Hector Guimard) et la construction de nouvelles gares : gare d'Orsaygare des Invalides et la reconstruction de la gare de Lyon.

L’étendue du site impose de mettre en place des moyens de déplacement internes : des bateaux sur la Seine et surtout la « rue de l'avenir », trottoir roulant à deux vitesses monté sur pilotis à hauteur du premier étage des immeubles qui fait le tour des sites sur la rive gauche.

L’entrée principale se fait par une porte monumentale sur la place de la Concorde. Le Grand et le Petit Palais accueillent les beaux-arts, peinture et sculpture ; l’esplanade des Invalides présente en parallèle l’artisanat et les créations françaises et étrangères. Les pays participants disposent chacun d’un pavillon sur le quai d’Orsay. Le Champ de Mars présente les nouveautés techniques en particulier dans le palais de l’électricité et dans celui de l’optique. Les jardins du Trocadéro sont consacrés à une exposition coloniale et, sur les quais de la rive droite, on trouve une reconstitution du vieux Paris. Des films des frères Lumière sont projetés sur grand écran, Méliès filme l’exposition et le trottoir roulant.

 
L'entrée monumentale place de la Concorde  BnF
 
Vue depuis le pont Alexandre III vers les Invalides  
 Bibliothèque du Congrès.Wikipedia.

Avec sa profusion de bâtiments à l’architecture éclectique et baroque, l’exposition se veut un hymne à la diversité et à la concorde du monde. C’est aussi, avec les souks de Tunis, les danseuses cambodgiennes et les exhibitions ethnologiques, une justification des conquêtes coloniales et de la supériorité occidentale.



Voir aussi 


Liens externes

Expositions universelles et coloniales (1889 - 1937). Médiathèque de l'architecture et du patrimoine

Sources

Sylvain Ageorges. Sur les traces des expositions universelles, Paris, 1855 - 1937. Parigramme. 2006.